Smart city, objectif 2018

Comme un symbole, c’est à Issy-Les-Moulineaux, ville française à la pointe de l’innovation, que s’est tenue, les 20 et 21 mars dernier, la première édition de 5 plus city forum, conférences sur la ville de demain. Deux journées rythmées de débats autour de l’impact des nouvelles technologies sur nos modes de vie et l’essor de la ville dite « intelligente » (smart city) dans les 5 prochaines années. J’ai eu la chance d’y participer et vous livre une liste NON exhaustive des différentes interventions FRANCE :

Carlos Moreno

Carlos Moreno, président du comité scientifique de 5Plus city forum, a ouvert cette première journée de conférences en donnant sa vision de la « smart city ». Selon lui, la ville est un espace de vie qui devient de plus en plus complexe au fur et à mesure qu’elle grandit. La planète vient de dépasser les 7 milliards d’individus et plus de la moitié d’entre eux vivent en milieu urbain. En 2030, près de 5 milliards peupleront les villes. La croissance exponentielle de la population dans les villes fragilise encore plus l’équilibre écologique et de nouveaux usages doivent être mis en place pour remédier à cette problématique environnementale. Nos villes seront transversales, ouvertes, avec un écosystème mesurable et adaptatif. Le challenge de l’énergie et l’émergence de ville à taux de carbone bas requière de réels développements au coeur de la ville. Les objets communicants, les réseaux, l’électronique et les télécommunications transformeront les relations entre citoyens et entre citoyens et décisionnaires. La ville de demain sera une ville intelligente, participative, décloisonnée. La smart city ne doit pas être un empilement de technologies mais un système descendant, engageant l’intelligence des humains au service du citoyen, et répondant aux problématiques écologiques du moment.

Marc Florette – membre en charge de la recherche et de l’innovation – GDF SUEZ

GDF SUEZ a un rapport très proche avec les problématiques des villes grâce à nos réseaux de gaz, de chaleur dans plus de 30 pays, d’eau, d’assainissement et de réseaux électriques. Nous pensons que le rôle des collectivités locales va se renforcer pour garantir une certaine attractivité et des eco-quartiers responsables. Un conseil urbain a été lancé en 2012 dont les membres viennent d’horizons différents (représentants de la ville, économistes, architectes…) afin de trouver des solutions en terme d’innovations technologiques et leur application à la ville. Etudes prospective à l’horizon 2030 : structurer cette approche autour de l’autonomie de la ville. Quatre formes de smart cities : safe city (problématique environnementale), castle city (problématique économique), planet city (ville connectée), patchwork city (ville ouverte aux perturbations mondiales).

Thomas Peaucelle – Chef d’opérations Cofely Ineo -Groupe GDF SUEZ

Nous sommes à l’époque de la révolution numérique de production de données. La vraie problématique est la bonne transmission de données. Pour instrumenter les villes, il faut trouver une solution pour établir des réseaux connectés. Trois grands défis aujourd’hui :

  • L’apport de technologie
  • La remise en cause des modèles économiques existants (qui est un sujet politique)
  • Le défi de la gouvernance (Les élus locaux ont un rôle à jouer)

Nicolas Curien – professeur au CNAM et membre de l’académie française de technologie

Une technologie sans contact ne doit pas être une ville sans contact. L’innovation est de nature sociale. La smart city ne peut se réduire à un jeu vidéo avec des Google Glass et des jeux en réalité augmentée. La ville intelligente est humaine. La technologie doit être adaptative et piratable. L’innovation sociale vient toujours du détournement des technologiques. Les usages prévus en premier ne l’on jamais été après coup. La smart city doit être une ville futée, responsable, durable au niveau de l’écologie et une ville habitable au sens de l’ethnologie et l’anthropologie sociale.

Marie-Françoise Guyonnaud – déléguée générale de Fondaterra

Nous collaborons avec des centaines de partenaires dans le développement d’infrastructures locales. La diversité modale est différentes dans Paris que dans les autres agglomérations françaises. 2/3 des déplacements dans le département des Yvelines se font en voiture. Les gares routières et ferroviaires ne sont pas forcement des espaces de transit. Nous sommes en train de passer du transport à la mobilité. En 2025, nous compterons 50 milliards d’objets connectés (objets intelligents dans l’espace public). Les savoirs se débrident et nous prenons appui sur le numérique pour développer des communautés.

Bernard Benhamou – délégué des usages d’Internet au ministère de l’économie digitale (proxima mobile)

En terme de co-mobilité, nous sommes en avance sur les Etats-Unis.

Exemple révélateur : le site covoiturage.fr est la première plateforme de co-mobilité en Europe. Le site jaccede.com, (de proxima mobile) est la première plateforme destinée à faciliter le quotidien des personnes à mobilité réduite. Nous devons nous poser les bonnes questions sur le développement technologique européen des systèmes. Toutes les futures activités se transformeront en objets connectés. Les entreprises françaises et européennes sont très bien placées en terme d’objets connectés. Le transport, l’énergie et la santé sont les trois coeurs de développement des objets connectés.

Philippe Forestier – Directeur Général Adjoint, en charge des Relations Extérieures et des Affaires Internationales, Dassault systèmes

La plate-forme 3Dexpérience vient renforcer les applications de nos marques, et donner pleine puissance à la modélisation 3D, aux contenus et simulations, à l’innovation collaborative et sociale et à la veille informationnelle, pour offrir la valeur attendue à vos utilisateurs finaux. Nous aimons simuler le présent, le passé et l’avenir. Il est important d’avoir une approche système. Dans la ville, il y a un certain nombre de systèmes qui permettent de donner aux acteurs des moyens d’aide à la décision pour éviter que les gens travaillent en silos. Quand on fabrique un avion ou une voiture, nous prenons en compte l’ensemble des contraintes dans toutes le phases de développement. Sur cette plateforme d’expérience, Gérard Colomb, maire de Lyon, voulait développer sa ville avec le lancement d’un nouveau tram. En mettant en place ce tram, on voulait créer des effets induits et désengorger encore plus la circulation.

PARIS ET REGION PARISIENNE :

la smart city dans une approche complexe et d’innovation

Jean-Paul Planchou – vice président du conseil régional d’Ile-De-France

Nous sommes en train de vivre une transformation radicale du monde avec des innovations permanentes. La région d’Ile-De-France doit devenir une terre d’innovation. Malheureusement, le temps numérique n’est pas le temps politique et le développement et la mise en place d’initiatives prennent du temps. Nous avons reconfigurer l’agence numérique, il y a 2 ans, pour accompagner ces innovations numériques dans la région. Il est important d’avoir une boussole, une référence avec le secteur et entre les acteurs numériques.

Jean-Luc Beylat – Président System@tic cluster

La ville est une structure régalienne. On ne pense pas la ville comme un système complexe avec une société à la fois ouverte et fermée. Il faut penser la smart city dans une approche d’innovation, dans une approche complexe. En 1950, 350 millions de personnes vivaient dans un centre urbain. Aujourd’hui, sur 7 milliards d’individus, entre 3 et 4 milliards sont citadins. La ville est un espace où l’innovation est un enjeu primordial. Mais l’innovation progresse dans un système connecté et collaboratif. La smart city est dans une approche d’innovation, dans une approche complexe.

Patrick Ropert – Directeur de la communication de la SNCF

Intervention de Patrick Ropert
Intervention de Patrick Ropert

90% de la mobilité repose sur l’énergie fossile et non sur l’énergie renouvelable. La SNCF a le défi quotidien de faire voyager 10 millions de personnes, 10 millions d’individualité avec leur propres attentes, besoins. Que faut-il faire pour développer notre mobilité dans nos villes ? A brève échéance, l’énergie fossile sera en berne, le droit à la mobilité doit être conservé. Voici, dans 5 ans, ce que nous allons mettre en place à la SNCF :

Un système de mobilité (armature de masses, trait de ligne massifié, services de haute qualité et de grande rapidité).
Des centaines de gare équipées de wifi d’ici fin 2013.
L’enjeu de l’information est primordial. Mieux prévoir les flux de déplacements mais quand on n’a pas les données, c’est difficile. On va se reporter sur l’open data. Exemple avec le transquilien : planifier son voyage en fonction de l’affluence des trains. Nous voulions trouver la solution technique pour fluidifier les trajets de trois millions de voyageurs qui se croisent chaque jour sur les lignes du réseau transilien. Le smartphone, passe de la vie quotidienne, sera aussi le passe du transport.
 L’arrivée du NFC (near field communication) va rendre certains projets faisables, comme le smart grid, pour une consommation d’énergie contrôlée en fonction de l’affluence de voyageurs dans les gares (150 capteurs qui permettront de jauger la consommation de l’énergie et l’adapter).

Michel Sudarskis – Secrétaire général de INTA (international urban development Association)

La smart city est une promesse. Mais la vie dans la ville ne se résume pas à un algorithme. Le côté smart de La Défense à Paris, est de surmonter l’urbanisme sur dalle et de remettre tout au niveau 0. 1/3 des tours sont inoccupées au cours de la journée. Qui a envie de se faire gérer par un algorithme ? Il  y a une ambivalence entre le côté business de La Défense et la vie culturelle du quartier. Il faut essayer de comprendre ce qu’est une smart city : une smart city est une ville où les dirigeants acceptent d’utiliser les technologies pour développer ou créer des services. La différence entre les villes du monde est une affaire de culture. L’attitude est différente selon les pays. Le réseau d’activiste populaire influence l’urbanisme et ce dans tous les pays du monde. Il y a vraiment un double mouvement, on anticipe tous les changements et influençons le futur. La production de la ville seulement par le numérique est limite intellectuellement et moralement. Le rôle de la technologie a un autre rôle à jouer plus noble que cette vision réductrice.

André Santini – Maire de la ville d’Issy-les-Moulineaux

Dès le milieu des années 90, nous avions investi dans le numérique. Nous sommes en avant-poste en terme d’énergie urbaine. IssyGrid, premier démonstrateur de réseau énergétique intelligent qui s’appui sur le concept de smart grid. Autolib, location de voiture électrique, est un succès à Issy-Les-Moulineaux. Nous maitrisons également l’énergie dans l’éclairage public. Nous sommes en période de test pour le smart parking afin de décongestionner la circulation dans la ville. Nous avons lancé également Issyspots, une application pour iPhone qui permet de se repérer dans la ville, grâce à la réalité augmentée.

NICE – smart city & Nice Park

Intervention de Benoit Kandel
Intervention de Benoit Kandel

Benoit Kandel – Premier adjoint au maire de Nice

Nous avons lancé, en janvier 2012, un projet innovant crée par une entreprise publique locale en association avec le privé, Nice Park. Grâce à un réseau de capteurs communicants, associés à des horodateurs interactifs, les automobilistes connaîtront en temps réel les places disponibles en voirie. En 2015, nous aurons installé 800 horodateurs dans toute la ville. Nous proposons différents moyens de paiement, comme la carte bancaire en NFC. Quelqu’un qui veut payer avec des pièces de monnaie pourra aussi le faire. Le système est simple d’utilisation et adaptable à tous types de publics. A l’avenir, il sera possible d’activer le WIFI public sur l’ensemble des horodateurs mis en place et installer des bornes de recharge. L’application smartphone du service Nice Park, ezmove est gratuite et disponible sur Appstore.

LYON – projet « smart city » Lyon Confluence

Lyon-smart-community

Alain Kergoat – directeur de la division « Smart Community » chez Toshiba – Projet Lyon Confluence

Le projet Lyon Confluence est une collaboration franco-japonaise pour établir un quartier durable, les prémices d’une smart city. Ce projet mobilise beaucoup d’acteurs d’expertises différentes pour mettre en place un écosystème complexe au coeur de la ville. Il n’y a pas que la construction de bâtiments mais la mise en place d’une mobilité grâce à Veolia (sunmov’) au service des habitants et ceux qui y travaillent. Il y a une mixité d’usage alimenté par des sources d’énergies vertes installées sur les bâtiments. Volet aussi de l éco-rénovation avec 260 appartements (cité Perrache) de 1930 remis au gout du jour. Nous avons aussi un ensemble de bâtiments en lumière naturelle, des bâtiments uniques à énergie positive (stockage d’énergie avec contrôle de restitution).

TOULOUSE

Toute la ville est à disposition de la technologie

Saliha Mimar – chargé de développement et d’innovation Toulouse métropole


Trois enjeux principaux pour la ville de Toulouse : vieillissement de la population, problématique de l’énergie et l’adaptabilité des villes de demain. La ville compte 12 000 à 15000 habitants de plus par an. C’est une ville universitaire de 1er plan (17 universités) avec un écosystème industriel fort, connu principalement pour l’aéronautique et spatiale. Ce qu’on fait à Toulouse, c’est écouter les habitants pour aller chercher les technologies adaptées aux attentes et besoins des citoyens. Toulouse est un démonstrateur à grandeur nature. Toute la ville est à disposition de la technologie pour se lancer dans les début d’une smart city. Concernant la santé, nous allons rassembler les compétences dans un même espace : clinique du cancer, laboratoire de recherche, l’université et industriels qui mettront en application ce que les scientifiques trouveront.

Nous allons créer des quartiers-pilotes en partenariat avec le gérontopole pour la prise en charge des personnes âgées. Nous avons également mis à disposition des citoyens l’espace de La Cantine, dédié à la rencontre entre les chercheurs et l’usager lambda afin de créer des besoins selon les attentes des citadins. Nous créons un tissu économique local permettant d’allier la recherche scientifique et la rencontre avec les industriels, grandes entreprises toulousaines qui sèment de petites entreprises, une fois dépassé le cap des 5 ans d’existence. Les nouvelles entreprises créent de l’emploi à Toulouse. Toulouse se transforme aujourd’hui et, dans les 5 ans à venir, deviendra une ville européenne ouverte et accueillante.

Pour lire les interventions des pays étrangers, cliquez ICI !

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4 commentaires

  1. J’ai raté l’événement et j’en mord les doigt !! vu les sujet qui ont été discuté, ça du être une avalanche d’information utile est inovante !!!!!!

    • Bonsoir Carole, merci pour votre commentaire. Ne ratez pas la session 2014 ;). Les intervenants sont venus des quatres coins du monde et les débats étaient passionnants ! Je vais publier les interventions des pays étrangers mardi prochain donc restez en alerte !

  2. J’ai raté l’événement et j’en mord les doigt !! vu les sujet qui ont été discuté, ça du être une avalanche d’information utile est inovante !!!!!!

    • Bonsoir Carole, merci pour votre commentaire. Ne ratez pas la session 2014 ;). Les intervenants sont venus des quatres coins du monde et les débats étaient passionnants ! Je vais publier les interventions des pays étrangers mardi prochain donc restez en alerte !

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